Je dois vous avouer un truc. J’ADORE le personnage d’Emma Bovary. Genre, cette meuf, c’est ma vie un peu. Elle me passionne tant que j’ai son histoire en plusieurs versions, que j’ai passé des nuits dans mon lit à aller de thèses en articles d’analyse sur elle, que j’ai placé une référence à ce bouquin dans toutes mes disserts de littérature et de philo de terminale. Je me souviens du moment où j’ai lu Madame Bovary pour la première fois. La sidération. Aucune phrase ne pouvait résumer le sentiment que j’avais parfois, en tant que jeune femme en construction. Mais tout le livre le faisait parfaitement.

Alors oui, le bovarysme c’est stylé comme nom, ça fait personne cultivée, mais qu’importe le terme, c’est le sentiment qu’il décrit qui compte : rêver d’être quelqu’un d’autre, rêver d’une autre vie. Certes, on peut se dire que ça ne mènera à rien, car il faut apprendre à se contenter de ce qu’on a. C’est un peu ce que laisse entendre Flaubert avec cette histoire. Soit. Mais on peut aussi le voir comme le sentiment sine qua non à toute évolution. Parce que pour avoir/réussir quelque chose, il FAUT le rêver. On a besoin de rêver, de s’imaginer autre. Et quand on aime la littérature, mais ÉVIDEMMENT qu’on va vouloir être consumé par la passion, mourir plutôt que d’avoir une vie routinière, partir à l’aventure dans un pays qui nous est inconnu. C’est le sel de la vie, mes enfants. Rêver, c’est désirer, c’est espérer, c’est ce qui nous maintient passionné et humain. Alors oui, une partie de moi est Emma Bovary. Et j’espère pour toujours.

Et vous, team Emma ou pas ?

Ps : à ceux qui s’attendaient à une chronique plus classique, c’est l’histoire d’une femme qui s’ennuie avec son mari, rêve d’aventures et de devenir un personnage romanesque. Elle aura son lot de déceptions. C’est l’histoire d’un être humain par essence.