J’ai vu passer ce livre à de nombreuses reprises du Bookstagram. Avec à chaque fois, des avis dithyrambiques. J’avais bien aimé le livre de cette collection écrit par Leïla Slimani. Ça se passait dans un musée d’art contemporain. Lola Lafon choisit elle dans le musée Anne Frank à Amsterdam. Pendant une nuit, elle prétend flâner sous le viseur des caméras, au milieu des explications historiques, des scénographies et d’une exposition temporaire. C’est plus facile, il y a des images et des objets. Il n’y a pas plus rien. Mais elle devra se confronter à ce vide abyssal, car c’est là que se ressent la perte, calculée et diligentée. Cette nuit, l’appréhension sera double. Il faudra rentrer dans la pièce vide, mais aussi se confronter à l’histoire familiale. Celle qu’on a mise de côté, parce que trop lourde, trop noire. Au fil du temps, Lola Lafon va rencontrer Anne Frank, l’écrivaine. Celle qui écrit son journal pour qu’il soit lu. Celle qui le relit, le corrige.

Ce récit est celui de d’histoires qu’on se force à oublier mais qui se faufilent dans un regard, un mot, une habitude. C’est aussi celui sur une écrivaine, qu’on qualifie rarement de telle. Peut-être par souci d’universalisation ? Ou à cause de son âge ? De son genre ? C’est un roman sur la transmission, celle des drames qu’on voudrait regarder de loin. Sur la construction de soi, aussi. Sur les petites histoires qui font la grande. C’est une belle et terrible lecture.

Vous l’avez lu ? Qu’en avez-vous pensé ?