
Syndrome de Diogène.
Un diagnostique qui tombe, faisant passer le malade derrière les centaines de cartons et objets oubliés qui apparaissent subitement en tête.
Pour la narratrice, c’est une maladie, oui, mais aussi une composante de la personnalité de sa mère. Alors qu’elle doit vider son appartement, elle se retrouve face au capharnaüm qui était hier son foyer. De manière presque stoïque, elle range et nettoie, essayant d’effacer les traces de cette maladie si handicapante. La plume met à distance les sentiments qu’elle éprouve : de l’incompréhension, mais en même temps des impressions vécues font subitement sens, de la peine pour sa mère, qui a dû vivre ainsi, de la tristesse, parce qu’elle se rend compte que plus rien n’est conforme à ses souvenirs qui ne pourront subsister que dans sa mémoire.
C’est cette mise à distance et en même temps ce tremblement de terre émotionnel qui font la particularité du livre. On n’est pas du tout dans le malade pointé du doigt, ce qui permet d’éviter le pathos et le jugement. Le livre donne l’impression que l’on est dans un moment précis, sans avant ni après. Finalement, à travers cette opération de nettoyage, c’est le regard d’une fille sur sa relation avec sa mère qui est dépeinte. Avec en fond, un sentiment d’aberration qui reste incrusté à la lecture.
Un livre particulier.
Vous l’avez repéré, lu, aimé ?