Mon avis sur L’Homme que je ne devais pas aimer, d’Agathe Ruga

J’ai lu ce livre comme on lutte contre le sommeil pour ne pas s’endormir à la fin d’une soirée, histoire de profiter de ce temps suspendu où les confidences s’échangent. Je voyais Ariane allongée au pied d’un canapé me racontant son histoire, une cigarette dans une main, les talons de 10 cm encore aux pieds. Je pense que ses chaussures lui font mal mais qu’elle est le genre de filles à les garder jusqu’au bout, coûte que coûte. Classe et élégance avant tout.
Du vin a été renversé, la fumée de cigarettes flotte dans l’appartement. Au milieu des verres oubliés, Ariane raconte comment elle est tombée amoureuse. Mère trois fois et épouse deux fois, elle est devenue accro au désir. Au regard de celui qui la voit d’abord comme la Ariane de ses 20 ans. Il est serveur, porte une grosse bague au doigt et écoute des chansons italiennes. Il a le parfum de son père.


Pendant un an, Ariane devient une adolescente. Elle calcule les photos qu’elle met en stories, elles doivent le faire réagir mais sans que leur but ne soit trop évident, elle trouve que plus rien ne compte, ni ses filles, ni son mari, sans vraiment comprendre pourquoi. Elles sont super, il est super, elle DEVRAIT s’y intéresser. Au lieu de ça, elle picole dans des bouteilles qu’elle planque derrière la chaudière et se demande ce qu’elle va porter pour l’éblouir.
Elle me raconte le feu qui la consume, évoque aussi les hommes de sa vie qu’elle retrouve en lui. Elle ne met pas de filtre. Ça me semble brouillon parfois, les scènes crues me mettent mal à l’aise et me donnent l’impression d’être une voyeuse, mais je ne lâche pas le récit. C’est un moment hors du temps. Une amie que je n’ai jamais rencontré se confie, sans filtre. Je ne la juge pas, j’accueille ses mots et ses sentiments. Au réveil, elle et moi ferons comme si cette discussion n’avait jamais eu lieu. C’est un moment que j’aime.
Alors, je me dépêche d’écrire cette chronique, je pianote à toute vitesse sur mon téléphone, pour garder, quelques secondes encore, un peu de cet état presque second mais qui vient en premier, avant le masque.


L’avez-vous repéré, lu, aimé ?

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s