Quand son père sortira du bloc, il se le promet, il l’appellera par son vrai prénom. C’est un peu difficile de s’y mettre parce que ce prénom est aussi un nouveau prénom. Les vieilles habitudes. Mais il le fera, c’est un petit changement de plus pour celui qui en a vu beaucoup ces derniers mois. Les cheveux, les vêtements, la voix. Il aurait pu s’en douter lorsqu’il a surpris son père avec une cascade de longs cheveux blonds artificiels, qu’il a vite arrachée de son crâne en voyant son fils. Lorsqu’il regardera ses souvenirs, il fera des ponts entre la silhouette qu’avait alors son père et sa nouvelle apparence. Il aura la même passion pour les sciences, mais plus la même allure. Ses nouvelles formes ont décontenancé certains. Ses copains, surtout. Mais beaucoup sont restés, beaucoup aiment, peu importe l’enveloppe. Était-ce comme changer de look ? Porter des choses dont on n’a pas l’habitude, évoluer, pour mieux se trouver ? Ça y ressemble. Et si ce n’était que ça ?

L’auteur raconte ici le parcours d’une femme née dans un corps d’homme. Heureuse en ménage et parent d’un enfant, elle entame une transition, qui prend du temps, de l’argent, de l’énergie. C’est cela que raconte son fils. J’ai beaucoup aimé le choix de ce point de vue et l’aspect en quelque sorte banal de cette histoire, il n’y a pas de drame, plutôt beaucoup d’amour et de compréhension, même si ce n’est pas facile tous les jours et que la discrimination a sévi. J’ai moins aimé le personnage secondaire qui va être dans l’explication. Je comprends l’intérêt mais cela faisait un peu trop prétexte pour moi. Ca reste un bouquin à lire si on veut découvrir le quotidien d’une personne qui n’est pas née dans le corps qu’elle aurait aimé.

Vous l’avez lu, aimé, repéré ?