
Izumi voit les cheveux noirs de sa mère Yuriko blanchir. La vaisselle oubliée dans l’évier autrefois immaculée. Les provisions s’entasser et moisir en tas. Yuriko oublie. Sans ses souvenirs, leur douceur et leurs leçons, Yuriko change. Alzheimer ronge son cerveau et son âme, pour ne laisser à son fils qu’un mirage.
Avec la pudeur propre au style japonaise, avec une poésie qui se passe de démonstration, on assiste sans un mot de trop a ce moment redouté. Voir un proche, avec ses qualités et ses manquements, devenir l’ombre de lui-même, nous oubliant au passage. Comme une coquille qui se vide dans la lente et inaliénable mécanique des vagues. Le texte est joli et touchant, mais pas larmoyant. Une bonne façon d’appréhender la maladie.
Et vous, vous l’avez repéré, lu, aimé ?