
Mélanie grandit dans ces années où les émissions de télé-réalité débarquent en France et pullulent. Mélanie n’a pas de talent, ni de don. Elle veut simplement exister, être quelqu’un. Trop ingénue pour réussir à la télévision, c’est par les réseaux sociaux qu’elle atteindra son but. Mère de deux enfants, elle leur fait vivre la notoriété. Quelle chance ont-ils. Ils grandissent devant des millions de fans, sont adulés partout où ils vont et gagnent déjà des milliers d’euros grâce à des contrats avec des marques. Derrière leurs écrans, les internautes observent leur vie et guident les choix de Mélanie. Quelles baskets doit-elle acheter pour sa fille ? Regardez ce qu’il se passe si je dis oui à tout pendant toute une journée. Jusqu’au jour où Kimmy, sa fille, disparaît.
Mélanie s’inquiète, mais ne se demande pas si l’exposition de sa fille aurait pu mener à sa disparition. Elle n’a rien fait de mal. Elle est leur mère, elle sait ce qui est bon pour eux.
Le dernier texte de Delphine de Vigan enlace enquête policière et critique de l’exposition extrême que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux. À travers sa plume, l’autrice interroge le droit et le consentement. L’image d’un enfant appartient-elle à ses parents ? Jusqu’où faut-il aller ? Peut-on s’arrêter dans cette course aux likes et partages ? Sait-on ce qui est bon pour son enfant ? Oscillant entre malaise et effroi, le texte permet d’explorer le résultat que donne un parent qui ne doute pas à l’heure où la frontière entre l’intime et le public se franchit d’un glissement de pouce. On like, malgré le dénouement de l’enquête qui tombe comme un post boudé par un algorithme.
[…] lecture sage et scolaire avec Les Enfants sont rois. Oui, c’est bon. Non, je n’y ai pas retrouvé le génie de De Vigan découvert dans Rien ne […]
J’aimeJ’aime