Leïla est une prostituée turque, vivant à Istanbul. Elle est tuée en sortant d’une passe, un soir. Pendant quelques minutes, son corps se meurt et son esprit fait un dernier tour de piste. Elle divague. Elle se souvient de son enfance, déchirée entre une tante folle, une mère menteuse et un père qui oscille entre alcool et fanatisme. De son départ vers Istanbul, la ville de tous les possibles, où elle finira par vendre son corps et devenir Tequila Leila.
Le texte lève le voile sur la complexité de la société tuque et donne une voix à ces parias qu’on ne veut pas voir, mais chez qui on se précipite par divertissement. Lorsqu’elles sont là pour répondre à des pulsions, elles existent. La porte fermée, les hommes soulagés, elles retournent dans l’ombre. Quelques-uns échappent à la règle. La vie alors, offre un répit. Une pause enchantée, à laquelle on s’en voudra plus tard d’avoir crû qu’il durerait toujours. Résilience.
Dans cette vie qui s’écoule sans que Leila ne s’interroge vraiment sur son bonheur, après tout, c’est comme ça, émerge une poignée d’âmes scintillantes. Ses amis. Le soleil de l’existence. Cette ode à l’amitié, à la différence, à l’acceptation de soi et des autres m’a plu. Je me suis laissée embarquée, ballotée entre les espoirs déchus de Leila et ses petits bonheurs, portée par sa dignité. Mais ce livre n’entre pas dans mes coups de coeur. Il a manqué un petit quelque chose. Peut-être un poil attendu, peut-être ces bribes de sentiments qui peuvent se perdre quand on passe d’une langue à l’autre, peut-être aussi est-ce ma culture occidentale qui fait que les sujets abordés sont pour moi plus visibles que pour d’autres, qui m’a empêchée de le ranger dans cette catégorie. Il n’en reste pas moins une belle lecture. Vous l’avez lu, aimé ? Il vous tente ?