Dois-je encore vous présenter ce livre, qui a défrayé la chronique ces derniers mois ? Si j’en crois les réseaux liés au livre, vous êtes déjà très nombreux à l’avoir lu. Mais qu’importe, si j’aime vous faire découvrir des lectures, des bouquins peu connus ou des auteurs.trices encore inconnu.e.s, j’assume aussi parler de livres que beaucoup ont lu. Q’importe la notoriété, c’est le sentiment face à une lecture qui l’emportera toujours. Et quel sentiment, et quelle lecture ?

J’ai abordé le livre avec réserve, craignant, comme souvent, qu’il soit sur-vendu. Dès les premières pages, cette pensée s’est évaporée à peu. Les mots de Vanessa Springora sont aussi légers que lourds. Elle raconte le quotidien de cette jeune fille, elle, qui a vécu ce qu’elle pensait être l’amour avec un écrivain notoire bien plus connu. Etait-ce par amour de la littérature ? Parce que l’on prenait soin d’elle ? Pour attirer l’attention de ses parents ? Qu’importe, ce n’est pas elle, le problème. C’est lui. Avec un style épuré et profond, l’autrice raconte le processus qui l’a entraînée dans la chambre d’hôtel de G. et celui qui l’en a fait sortir. Sans forcer le trait, sans pathos. Avec justesse. Lire ce livre, c’est regarder la femme adulte se pardonner pour des erreurs qu’elle n’a pas commise, c’est lire la détresse d’une victime et la force d’une écrivaine. L’un de mes coups de coeur 2020.

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?