Retour sur le témoignage de 19 femmes sur leur vécu pendant la guerre en Syrie. Je trouve le sujet et l’angle choisi, follement intéressant. Les femmes sont souvent les personnes qui sont le moins visibles lors des conflits. Et pourtant, évidemment que certaines sont actives dans un camp et dans l’autre. Elles ne portent que rarement les armes, et encore, cela est de moins en moins vrai, mais elles luttent et subissent des sévices également.
Raconter le conflit syrien, ô combien actuel, à travers leur voix est une démarche très intéressante de la part de l’autrice. Mais elle n’a, selon moi, pas réussi à transformer l’essai. J’ai eu beaucoup de difficultés à lire ce lire, d’abord parce que je trouvais la manière d’expression des femmes étrange, pour la plupart. J’avais l’impression que c’était de la traduction et qu’il manquait du liant, tant au niveau du style (beaucoup de phrases collées aux autres sans lien explicite et pareil au niveau de l’expression, je vois mal quelqu’un dire dans la vraie vie des « tirs nourris ») qu’au niveau du contenu.
Par exemple, une femme dit qu’elle n’a pas souhaité participer aux premières manifestations par peur pour sa sécurité, mais elle se retrouve à décrire quelques pages plus loin comment elle a risqué sa vie de manière bien plus frontale. Et je n’ai pas trouvé l’explication de ce retournement. J’imagine que ça a été la colère qui a pris le dessus, mais je n’ai pas l’explication des mots de cette femme. J’ai eu cette impression à de nombreuses reprises.
Oui il y a les faits, c’est un document, je le comprends, mais pour moi le raisonnement de ces femmes doit avoir une place plus important afin de mieux comprendre leurs actions.
Egalement, j’ai parfois eu du mal à me situer, temporellement parlant.
La quantité de témoignages a forcé l’autrice à omettre pas mal de détails, elle le dit elle-même en introduction, mais pour moi, ça s’est trop vu lors de la lecture. Quel dommage. Peut-être aurait-il été préférable de retenir deux ou trois témoignages et de les développer ?
En tout cas, pour ceux qui s’intéressent au sujet, ça reste des témoignages à lire absolument.