Je viens de terminer cette courte pièce de théâtre que j’ai BEAUCOUP aimée. Je lis peu de théâtre et en écrivant ces lignes, je me demande au final pourquoi, car j’aime ce genre, cela va de Racine, Corneille en passant par Beckett ou Ionesco, donc qui sait, c’est peut-être le premier de plusieurs posts sur ce genre. BREF.
Cette pièce, c’est l’histoire d’une rencontre entre deux voisins, de mots échangés d’un balcon à l’autre, et de la fin d’une période qui arrive. L’un est une rêveuse qui vit au jour le jour, l’autre a une vie rangée qui a pris le pas sur un vieux projet. Il leur faut quitter leur immeuble qui va être rasé dans quelques jours. Ils ne sont plus que trois à l’occuper.
Le fil rouge de l’histoire est simple mais tous les éléments qui l’enrobent sont réfléchis et pertinents. Ça parle d’une génération qui veut s’épanouir dans ses projets, dans son travail, de ceux qui ont fait le choix d’un parcours chaotique mais qu’ils estiment plus passionnant, de ceux qui ont choisi la sécurité avant d’avoir des regrets, ça parle du nouveau monde du travail. Ça parle de la difficulté de concilier envies et responsabilités. Ça parle de la perte de repères. Ça parle aussi de ceux qui ne peuvent s’habituer au changement, et pour qui la fin d’un lieu ou d’une habitude n’est pas envisageable. Ça lance des ponts entre les générations.
Concernant le style, on sent différentes influences (théâtre classique, poésie, roman d’initiation…) qui le rendent très moderne. J’ai eu un coup de coeur pour les intermèdes, plus longs, qui laissent donc le texte se déployer (habitude de lectrice de roman sans doute).
Ça m’a beaucoup fait penser à L’Odeur de chlore, simple en surface, foisonnant en-dessous. C’est beau, poétique, intelligent, réfléchi, maîtrisé.
[…] mes favoris de ce mois, on retrouve Sous le même ciel de Chloé Oster, une pièce de théâtre que j’ai beaucoup aimée, de par l’évocation de ce déchirement […]
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