4/5, écriture poétique qui fait remonter l’essence de l’enfance à la surface, mais déconseillé à ceux qui recherchent l’adrénaline.
Résumé : « L’enfance de Pia, c’est courir à perdre haleine dans l’ombre des arbres, écouter gronder la rivière, cueillir l’herbe des fossés. Observer intensément le travail des hommes au rythme des saisons, aider les parents aux champs ou aux vaches pour rembourser l’emprunt du Crédit agricole. Appartenir à une fratrie remuante et deviner dans les mots italiens des adultes que la famille possède des racines ailleurs qu’ici, dans ce petit hameau de Charente où elle est née. Tout un monde à la fois immense et minuscule que Pia va devoir quitter pour les murs gris de l’internat. Et à mesure que défile la décennie 70, son regard s’aiguise et sa propre voix s’impose pour raconter aussi la dureté de ce pays qu’une terrible sécheresse met à genoux, où les fermes se dépeuplent, où la colère et la mort sont en embuscade. Une terre que l’on ne quitte jamais tout à fait. Paola Pigani déploie dans ce roman, sans aucun doute le plus personnel, une puissance d’évocation exceptionnelle pour rendre un magnifique hommage au monde paysan et aux territoires de l’enfance. »
J’ai compris, dès les premières pages le genre de lecture que ça allait être. C’est-à-dire un roman qui se déroule lentement et sans à coups, comme un ruban. La narratrice raconte son enfance de manière chronologie, rassurez-vous le rythme change, mais il n’y a pas d’ »histoire » dans le sens où il n’y a pas une enquête, des rebondissements, des péripéties, etc… Ici c’est plutôt l’évolution du regard -sur son environnement, ses envies, son entourage- de la narratrice qui fait l’histoire.
J’ai beaucoup aimé cette lecture, parce qu’elle m’a fait retrouver mon enfance. Je me suis beaucoup reconnue dans le personnage de Pia. J’ai moi-aussi grandi à la campagne, où il y avait toujours des taches à exécuter, j’ai eu l’impression d’être mature tôt, les livres m’ont offert une alternative… Mais de manière plus précise, je me suis aussi souvenue des trésors qu’étaient des cailloux, de la marelle que je faisais grâce au carrelage de mon couloir, des piaillements des poussins et des orties qui fouettent les chevilles. Au début je pensais que seules les personnes qui ont grandi à la campagne, au milieu des fermes, pourraient apprécier cela mais au fil du livre, j’ai été de plus en plus convaincue que non. Je crois que l’auteur a réussi à enfermer l’essence de l’enfance entre ses mots, que la lecture ravive et libère.
Dès le début du roman, j’ai eu l’impression de lire de la poésie. Les images étaient très belles, le rythme lent et assuré, les mots se sont déroulés avec élégance. C’est la première fois que je lisais cette autrice. Je n’en avais jamais entendue parler. En terminant le livre, j’ai lu sa biographie et j’ai vu qu’elle s’était fait connaître grâce à la poésie. D’ailleurs le personnage de Pia est lui-aussi attiré par cette forme.
Je suis super contente d’avoir lu ce livre et je pense que je le relirai pour savoir encore une fois les mots et le style de l’auteur. D’ailleurs je vais m’empresser d’aller commander son premier roman.
Seul bémol : je l’ai trouvé un poil long, je trouve que le dernier tiers aurait pu être retravaillé, ça part un peu dans tous les sens dans cette partie) là, selon moi. Mais c’est peut-être aussi parce que je l’ai lu sans faire de pauses avec d’autres livres.
En bref, je vous le recommande vivement si vous êtes à la recherche d’une belle écriture mais pas si vous voulez vibrer avec un personnage.
[…] relisant ce livre sur l’adolescence j’ai pensé à Des Orties et des Hommes, que j’avais lu, et qui raconte également une partie de l’enfance, j’avais adoré. Vous l’avez lu […]
J’aimeJ’aime
[…] Pigani plaira à ceux qui attachent plus d’importance à l’écriture qu’à l’histoire. Il est très beau, très poétique mais il ne se passe pas grand chose. Évitez ce bouquin si vous cherchez un cadeau pour quelqu’un […]
J’aimeJ’aime
[…] Pigani est une autrice de romans et une poète dont, et si vous me suivez, vous le savez, j’adore l’écriture. Voilà pourquoi j’ai pensé à elle pour une interview, la première de cette nouvelle […]
J’aimeJ’aime