4/5. Une histoire d’émancipation auréolée d’une ode à la nature.
Hello à tous, je viens vous parler de ma dernière lecture, Le Bruissement des feuilles, de Karen Viggers. C’est la première fois que je lis cette auteure, je ne peux donc pas comparer ce roman avec le reste de son œuvre.
C’est en tout cas une belle découverte. Dans ce livre sorti le mois dernier, l’auteure raconte l’histoire de Miki, 17 ans, qui vit sous la coupe de son frère et de Léon, garde forestier qui vient d’emménager dans la petite ville australienne, peuplée de bucherons.
Plusieurs thèmes y sont abordés : la liberté, trouver sa place en société, le sexisme. Ce sont des thèmes qui me sont chers et qui m’intéressent, et qui m’ont encouragée à poursuivre ma lecture dès les premières pages.
J’ai beaucoup aimé les deux personnages centraux. Miki d’abord que l’on voit écouler. Cantonnée à la cuisine du restaurant où elle vit avec son frère qui l’empêche d’en sortir, elle commence à questionner cette vie, à s’interroger sur les intentions de son frère, seul être de sa famille qui lui reste. Elle prend goût au « dehors », le « dehors » concret : elle aime se retrouver en forêt, observer les grands arbres et les petits animaux. Cette soif de liberté se retrouve aussi dans un « dehors » plus abstrait : celui des livres. Ces deux leviers vont l’entraîner à étancher sa soif de liberté et à l’attiser également.
Nous avons ensuite le personnage de Léon, qui se retrouve loin de chez ses parents, partage entre la culpabilité de ne pas pouvoir veiller sur sa mère et celle de ne pas être triste de la maladie de son père. Il tente de trouver sa place dans une ville où beaucoup vivent du travail de bûcheron, lui qui est gardé forestier. Il encaisse les coups et s’accroche pour se faire une place.
En arrière fond, on découvre la vie de ce petit village faite de non dits, de tabous où les hommes qui ont un comportement violent avec leur épouse sont protégés par le silence d’une communauté.
Ce texte interroge l’emprise à plusieurs niveaux : du petit garçon qui se fait racketté à la femme qui doit subir la violence de son mari en passant par l’emprise des hommes sur la forêt.
L’écriture est simple et très accessible. Je pense toutefois qu’il est préférable de le lire en anglais pour ceux qui le peuvent, afin d’éviter le petit décalage du début entre le lieu et la langue et gagner un peu en profondeur.
Un bémol toutefois. Sur la quatrième de couverture, il est indiqué que « lorsque Miki fait la connaissance de Léon, qui partage sa passion pour la nature, un monde nouveau s’ouvre à elle ». Ce n’est pas le sentiment que j’ai eu, certes on suit leurs deux histoires, ils passent quelques moments ensemble mais le processus que Miki mène pour trouver sa liberté est à mon sens indépendant de l’arrivée de Léon.
Une lecture agréable que je recommande ! Et vous, l’avez-vous lu ?
L’autrice m’est inconnue. Mais le titre, à lui seul, « Le bruissement des feuilles » a quelques chose de poétique, d’attirant, de doux et de fort à la fois. Il m’a fait penser à une rue d’un quartier se situant non loin d’un CHU que je fréquente un peu trop à mon goût: Allée « Murmure des grands arbres »… Moi, c’est une adresse que j’aimerais sur ma carte de visite!
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Un nom très poétique en effet !
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[…] je vous l’ai dit, j’ai beaucoup aimé Bakhita pour les images et apprécié les personnages de Le Bruissement des feuilles. Un peu moins convaincu par Né d’aucune femme, ambiance au top mais je n’ai pas assez vibré. […]
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