4,5/5, un petit bijou.

Il est temps de parler d’À la ligne de Joseph Ponthus, publié aux éditions de la Table ronde. Je ne l’avais pas spécialement repéré même si j’en avais entendu parler, notamment grâce aux prix RTL qu’il a reçu. C’est en allant à la librairie, que j’ai pris le temps de le découvrir, grâce à la libraire qui l’avait beaucoup aimé. Bref, je me suis laissée tenter et je ne l’ai pas regretté.

Le narrateur raconte son travail d’intérimaire dans plusieurs usines. Il doit trier des crustacés, nettoyer des abattoirs, faire sécher du tofu… Je vous avoue que dit comme ça, ce n’est pas non plus le genre de lecture qui me tente, car ma crainte de voir le texte tomber dans le misérabilisme est bien trop grande. Et ô joie, c’est un écueil que le narrateur évite et balaie d’un mouvement de la main. Oui, les conditions sont dures : il faut pousser des kilos de viande, se lever tôt, vivre dans la crainte de ne plus être appelé… Et pourtant, l’usine, à travers ses mots, devient un endroit où il se sent à sa place. C’est une sorte de « je t’aime, moi non plus » entre eux, qui donne à voir de multiples « couleurs » et qui permet de ne pas laisser le texte plonger dans des lieux communs.

Associé à ce fond, la forme, des vers comme dans Charlotte que j’avais aussi beaucoup aimé soit dit en passant, porte ce texte emprunt de poésie et écrit tout en simplicité.

J’avais un peu peur que ça tourne en rond, puisque l’on ne sort pas de l’usine, où les tâches qu’il effectue sont répétitives, mais ça n’a pas été le cas, les petites anecdotes et réflexions permettent de creuser le lien qui unit le narrateur à l’endroit.

Bref, je vous le recommande ! Et vous, l’avez-vous lu, aimé ?